Source :
Le Figaro.fr - 22 décembre 2009
Romy Schneider (ici en 1969) a été «dans le viseur de la Stasi en raison de son engagement politique», a précisé à l'AFP Steffen Mayer, porte-parole de l'Office chargé de la gestion des archives de la Stasi.
La police secrète est-allemande a recueilli des informations sur l'interprète de "Sissi" lorsqu'elle a adhéré en 1976 à un comité, qui militait pour la libération des prisonniers politiques de la RDA.
Romy Schneider «ennemi d'Etat de la RDA». Vingt ans après la chute du mur de Berlin, l'ouverture des archives de la Stasi se révèle en surprises. Parmi les 4 millions de personnes fichées par la redoutable police est-allemande, se trouve la comédienne autrichienne, indique lundi le quotidien Bild. La Stasi a ouvert un dossier sur l'interprète de Sissi lorsque celle-ci a adhéré en 1976, à 38 ans, à un «comité de protection de la liberté et du socialisme», qui militait pour la libération des prisonniers politiques est-allemands.
Cette plateforme de protestation, qui réunissait des personnalités de toute l'Europe, inquiétait les dirigeants de la RDA. Ils ont demandé à ce que des informations soient recueillies sur les membres de ce comité. Lorsque Romy Schneider a signé l'appel de l'organisation, la Stasi a considéré ce geste «comme une déclaration de guerre», indique Bild. Le dossier de 38 pages sur la comédienne note ainsi que Romy Schneider était plus qu'une simple membre du comité. Elle lui a aussi donné de l'argent et a rallié à sa cause son ami Yves Montand, avec qui elle avait filmé "César et Rosalie", et sa compagne Simone Signoret. Le couple mythique d'artistes est ainsi désigné par la Stasi comme «membres correspondants».
Romy Schneider, une personne «hostile et négative».
«En septembre 1981, Romy Schneider a paraphé la «lettre ouverte au camarade Brejnev» de Havermann, un opposant à la RDA», poursuit le dossier. En raison de ses activités politiques, la Stasi labelle la comédienne comme une personne «hostile et négative». Dès que Romy Schneider voyage en passant par la RDA, sa fiche répertorie les personnes qui l'accompagnent et tous les documents inhérents au voyage. La dernière entrée de la Stasi remonte au 7 juin 1982, huit jours après la mort de l'actrice. Est inscrite à la main la mention «décédée le 25 mai 1982».
Dix-neuf après la réunification, l'ombre de la Stasi plane toujours sur l'Allemagne. Régulièrement, les 195 km de rayonnages d'archives laissent échapper des secrets encombrants. Ainsi a-t-on a appris en novembre dernier, que plusieurs élus du parti de la gauche radicale «Die Linke» de l'Etat du Brandebourg -surnommé la petite RDA- ont collaboré avec la Stasi.
Au total, la police secrète du ministère de la Sécurité d'État de la RDA a employé quelque 620.000 personnes, dont 12.000 ressortissants d'Allemagne de l'Ouest entre 1950 et 1989. Au moment de sa dissolution, en 1989, environ 91 000 agents officiels œuvraient pour la Stasi, qui pouvait également compter sur 175 000 informateurs non officiels, les célèbres «IM» (Inoffizieller Mitarbeiter). Soit 1 % de la population est-allemande.
Constance Jamet
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Source : Bild.de - 21 décembre 2009
So geriet Sissi ins Visier der Stasi
Millionen sahen im ZDF "Sisi" – die Neuverfilmung des Klassikers von 1955. Damals hatte sich die große Romy Schneider als Kaiserin Elisabeth in die Herzen der Zuschauer gespielt. Doch auch die Stasi interessierte sich für den Weltstar...
Romy Schneider unterstützte die DDR-Opposition. Auch mit Geld. Deshalb wurde sie überwacht und ausspioniert.
Sie galt als Staatsfeindin der DDR.
Das belegen Stasi-Akten, die die Birthler-Behörde auf Antrag von BILD herausgab.
Sprecher Steffen Mayer : "Romy Schneider geriet aufgrund ihres politischen Engagements ins Visier der Stasi. Der DDR-Geheimdienst legte Karteikarten über sie an und sammelte Informationen."
Romy Schneider engagiert sich in einem "Schutzkomitee Freiheit und Sozialismus". Dieses wurde 1976 in West-Berlin gegründet und setzte sich für die Freilassung von politischen Häftlingen der DDR ein.
Als sie einen öffentlichen Aufruf unterschreibt, betrachtet das die Stasi als Kriegserklärung.
Am 28. Dezember 1976 wird vom Ministerium für Staatssicherheit ein "Suchauftrag" gegen Schneider erlassen. Sondervermerk : "Eilt". Am 19. Januar 1978 folgt ein "Fahndungsersuchen." Rechts oben in der Ecke des Befehls steht: "Geheim!"
Mit dem Dokument werden gegen die "Person Schneider, Romy – geboren am 23.9.1938 in Wien, österreichische Staatsbürgerin, Schauspielerin, wohnhaft Berlin, Winklerstraße 22" – folgende Fahndungsmaßnahmen erlassen :
• Dokumentierung der Reiseunterlagen
• Dokumentierung mitreisender Personen.
• Verständigung der auftraggebenden Einheit.
Das heißt : Sobald die Schauspielerin durch die DDR (Transit) fährt, werden alle Daten an die Stasi-Hauptabteilung XX/5 gemeldet.
In einem weiteren Aktenvermerk hält ein Stasi-Oberleutnant fest : "Sch. unterstützte die Aktivitäten des "Schutzkomitees" durch finanzielle Zuwendungen und gewann Yves Montand und Simone Signoret als Mitglieder." Weiter heißt es : "Am 25.9.1981 trat sie als Unterzeichnerin des ‚offenen Briefes‘ von Havemann (Regime-Kritiker, d. Red) an den Genossen L. Breshnew (Staatschef der Sowjetunion, d. Red.) in Erscheinung."
Die Stasi-Akte endet am 7. Juni 1982, wenige Tage nach dem Tod von Romy Schneider (†43). Handschriftlich ist vermerkt : "29.5.82 verstorben."
H.-W. SAURE