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Article intérieur : * Roman : "Sissi face à son destin" avec Romy Schneider (part 3) 10 pages Voir la 1ère partie - 2e partie - 4e partie (fin) |
04h00 dans Film-1957-Sissi 3, Presse - 1960, Revue Mireille | Lien permanent | Commentaires (0)
Source : Toute La Culture.com - 12 février 2020
Frédérique Lazarini a adapté (assistée de Lydia Nicaud) et mis en scène La Mégère apprivoisée de William Shakespeare, pièce elle même adaptée d’un conte populaire. Le résultat, à ne pas rater au Artistic Théâtre Athevains se synthétise en une joyeuse farce à l’italienne délicieusement et caustiquement misogyne.
Elle a retiré la sous-intrigue façon jeu de l’amour et du hasard qui vient s’entuiler à l’intrigue principale dans le texte original. Elle a permuté l’épilogue en le remplaçant par un manifeste féministe extrait d’une chambre à soi de Virginia Woolf. Elle a ajouté des chansons en italien, des chorégraphies clownesques et quelques accessoires délicieusement anachroniques. Elle, c’est Fréderique Lazarini, magnifique comédienne (récemment dans "Qui a peur de Virginia Woolf", et actuellement dans "Les témoins" de Reuzeau) qui confirme ici son talent de metteuse en scène. Et de direction d’acteur, car le premier plaisir du spectateur consiste en ses joyeuses retrouvailles avec des comédiens à l’impressionnante force burlesque. Cédric Colas, dernièrement dans un désopilant "Le Fil à la patte" tient par son implication et son alacrité la pièce de bout en bout. La pièce respecte un tel rythme grâce à son jeu exalté et plastique alternant fausse colères à franches rigolades. Il adosse son jeu à la brillante et lumineuse Sarah Biasini, à l’hilarant duo Pierre Einaudi, Guillaume Veyre et au truculent acteur provençal avé accent Maxime Lombard. Charlotte Durand Raucher, elle aussi, qui n’apparaît qu’en vidéo impressionne par sa performance comique.
Tout commence dans une salle de cinéma où, à la suite du prologue, un film en noir et blanc présente l’ensemble des personnages et pose l’intrigue. Tout est organisé avec précision en vue de bâtir un show festif. La mécanique émerveille, les gags fonctionnent, les adresses au public nous embauchent. La pièce ressemble à une farce populaire à la Molière ou à la Goldoni, devient un Shakespeare à la plume trempée dans l’ancien écrivain de théâtre lubrique John Ford. Nous sommes emportés dans une clownerie de cirque doublée d’une pièce pastiche. Le public, qui ne ment jamais glousse souvent, rit beaucoup d’un rire clair.
L’intrigue se résume facilement. Pour respecter l’ordre de la bienséance, un père doit marier sa fille aînée avant la cadette, sauf que celle-là est une mégère. Profondément insoumise, résolument moderne avant la lettre, la Mégère apprivoisée revendique le droit à la parole et à une certaine liberté. Dans les années 50 en Italie, Catarina ne se laisse pas faire. Elle est en rébellion contre toutes les autorités patriarcales de son temps. Le malicieux prétendant Pétruchio (Cédric Colas) saura seul la dompter à force de privations et de sévices. Shakespeare se place du coté des hommes et à la fin de sa rééducation, Catarina dans une tirade qui nous apparaît hallucinante aujourd’hui clamera sa soumission consentante à son mari.
Les rire redoublent devant une telle misogynie. Mais la farce imaginée par Frédérique Lazarini est construite pour ridiculiser les hommes et, en guise d’épilogue, la comédienne qui joue la mégère, son rôle tenu et conclu, se dresse au proscenium devant nous complice pour clamer quelques lignes de "Virginie Woolf". Épatant. Par ce geste, la pièce se transforme en un manifeste anti-machisme.
On finira la soirée dans un restaurant italien à boire du Moscato en rejouant les nombreux gags de la pièce.
Par David ROFÉ-SARFATI
18h34 dans Thea-2020-Mégère | Lien permanent | Commentaires (0)
Source : On-Mag.fr - 11 février 2020
Frédérique Lazarini prend le pari audacieux de rapprocher Shakespeare et le cinéma italien des années 50.
Frédérique Lazarini, qui met en scène "La Mégère apprivoisée" de William Shakespeare, fait un choix singulier en mélangeant séquences filmées et comédiens endossant leur rôle spécifique. Très vite l’intérêt de la pièce va se déplacer sur un personnage féminin dont le comportement violent, acariâtre, survolté, va en quelque sorte conditionner tout le déroulement de la pièce.
Il s’agit de Catarina, la fille aînée de Baptista, dont le caractère bien trempé donne des cauchemars à son père qui n’a qu’une idée en tête : lui trouver coûte que coûte un mari. Un personnage va heureusement permettre ce miracle : il s’agit de Lucentio, amoureux de la fille cadette Bianca. Celui-ci ne peut obtenir la main de celle-ci que si l’aînée trouve un mari, donc Lucentio doit à tout prix découvrir un prétendant pour Catarina. Aussi lorsque Lucentio fait miraculeusement la connaissance de l’homme providentiel, Petruchio, il sait que son rêve d’épouser Bianca va ainsi se transformer en réalité. Petruchio va sans tarder faire une cour effrénée à la terrible Catarina, bien décidé à mater cette tigresse. Sa méthode pour arriver à ses fins se révèle fort peu orthodoxe, soumettant la malheureuse Catarina à de rudes tourments.
Elle va ainsi subir de terribles contraintes de la part de Petruchio, bien décidé à dompter un animal rétif qu’il se fait fort de ramener à la raison. Après un mariage mouvementé obtenu au grand soulagement du père de la mariée, le pugilat entre les deux époux va s’amplifier mais va finalement tourner à l’avantage de Petruchio, intraitable, impitoyable et parvenant à métamorphoser sa tigresse en toutou docile, abdiquant toute velléité de résistance face à un mari aussi décidé à la vaincre. Paradoxalement, c’est Lucentio dorénavant marié à Bianca, sœur cadette de Catarina, qui va commencer à avoir des ennuis avec son épouse dont les états d’âme semblent fluctuer, émettant des doutes quant à son amour indéfectible à l’égard de son mari. Dans cette pièce, William
Shakespeare rend donc un hommage appuyé à la combativité féminine refusant la suprématie machiste.
Saluons l’interprétation particulièrement vive et fulgurante de Sarah Biasini, campant idéalement Catarina, alors que Cédric Colas incarne avec une fausse désinvolture et une insolence inouïe le rôle de Petruchio. Ne négligeons pas le reste de la distribution incarnant avec efficacité les autres personnages de la pièce. Frédérique Lazarini, qui met en scène cette Mégère apprivoisée de William Shakespeare, parvient, malgré une simple adaptation du texte original, à restituer à sa façon un certain esprit du théâtre élisabéthain.
Texte de Michel Jakubowicz
16h04 dans Thea-2020-Mégère | Lien permanent | Commentaires (0)
News suite à la pandémie du Covid-19 :
Le Festival est reporté d'une année !
Rendez-vous très bientôt pour plus de news...
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Affiche de la 2e édition du Festival Romy Schneider à Turckheim du 11 au 19 juillet 2020
Au programme : Conférence - Exposition - Film - Animations Coup de projecteur sur la filmographie de Claude Sautet, réalisateur, qui nous a quittés il y a 20 ans et dont Romy Schneider fût son égérie dans cinq films.
09h09 dans Expositions | Lien permanent | Commentaires (0)
Source : Télérama.fr - 07 février 2020
La metteuse en scène et comédienne a monté “La Mégère apprivoisée”, une pièce qui chahute les codes identitaires attachés aux deux sexes.
Excentriques de la scène, furieux des planches, certains heureusement osent trop, en font trop et transforment leurs rêves en délirante réalité. Christian Hecq et Frédérique Lazarini, acteur(rice) et metteur(euse) en scène, sont de ces excessifs dont la vie entière semble théâtre et dont la folle énergie constamment émeut. La seconde, sans la jouer — ce dont elle aurait eu toute la démesure —, a monté une Mégère apprivoisée de sa façon. Elle a métamorphosé la tourbillonnante comédie shakespearienne (1594) en une de ces farces caustiques et tendres qu’affectionnait le cinéma italien des années 1950-1960. Shakespeare aimait fort l’Italie, on le voit à ses nombreuses pièces situées là-bas ; en homme de la Renaissance, il narguait tout type de frontières. Et sans doute appréciait-il la liberté et l’audace de narration de la commedia dell’arte qui y surgirent au début du XVIe siècle. Une vitalité qui enchante
Pourquoi alors ne pas revisiter l’Italie en l’adaptant ? Et une Italie d’après-guerre en plein mouvement, renouvellement, où les femmes commencent à revendiquer et prendre leurs places. Comme à l’âge baroque. Catarina est ainsi réputée « mégère » parce qu’elle clame ce qu’elle pense, rejette l’autorité du père comme l’hypocrisie régnante, face à une sœur plus jolie et douce qu’elle, Bianca, dont tous les jeunes hommes seraient fous. Peut-être, aussi, parce que ces deux filles-là sont de riches héritières… Histoire d’apparent dressage amoureux, de jeux de rôle masculin-féminin : Shakespeare chahute les codes identitaires traditionnellement attachés aux deux sexes. Autour d’un cinéma ambulant, sur une place de village, chacun joue ici la partition sociale et sentimentale attendue, sous le regard ironique, sceptique, voire cynique de l’auteur…
Belle idée que d’avoir recentré sur cinq acteurs la comédie endiablée. L’adaptation court à l’essentiel avec une vitalité qui enchante. Sur grand écran, face au public, des scènes qu’on ne verra pas en chair et en os activent l’action ; sur le plateau, des acteurs caracolent dans une sarabande amoureuse, ils s’amusent de leurs masques, défient leurs propres désirs. Sarah Biasini impose une Catarina carrée, franche, solaire, féministe déjà. Et si forte que Bianca, sa sœur rivale, est condamnée à n’apparaître qu’à l’image. La première forme avec Cédric Colas, bondissant et troublant Petruchio, un couple irrésistible qui compose avec humour avec la société de son temps…
Fabienne Pascaud
08h02 dans Thea-2020-Mégère | Lien permanent | Commentaires (0)
Source : Trois Couleurs.fr
Adèle Haenel reprend dans ce clip troublant de Claire Burger le rôle sensuel et libertin de Romy Schneider dans le film inachevé d’Henri-Georges Clouzot. À voir dans toutes les salles mk2 à partir d’aujourd’hui !
L’histoire du cinéma est hanté de films maudits. Cléopâtre de Joseph Mankiewicz et ses 35 millions de dollars de budget qui ruinèrent la Fox, Apocalypse Now, qui fit perdre à Francis Ford Coppola 40 kilos. Mais la Palme du plus beau fiasco revient à L’Enfer, oeuvre inachevée d’Henri-Georges Clouzot, si ambitieuse et coûteuse qu’elle ne verra jamais le jour, provoquera le burn-out de son acteur principal Serge Reggiani et l’infarctus du réalisateur. Soixante plus tard, les rush muets et évanescents du film (15 heures de pellicule exhumées par Serge Bromberg dans un splendide documentaire intitulé L’Enfer d’Henri-Georges Clouzot sorti en 2009) continuent d’alimenter les fantasmes cinéphiles. La preuve: il constitue la matière première du dernier clip de KOMPROMAT -duo formé par Rebeka Warrior (Sexy Sushi) et le musicien électro Vitalic- réalisé par la française Claire Burger (Party Girl, 2014, C’est ça l’amour, 2018).
Viscérale et psychée, la vidéo met en scène Adèle Haenel, sorte de double contemporain de Romy Schneider, reprenant les postures mythiques de l’actrice dans le film original et déclamant de sa voix rauque des lyrics allemands (« Les nuits sont longues mon amante Comme une ivresse obsédante »). Comme pour combler les images manquantes du film de Clouzot, Claire Burger recréé l’érotisme hypnotique des prises de vue de L’Enfer: alternance de noir et blanc et d’éclairages saturés, corps enduits de paillettes et de maquillage, fluides en tout genre (fumée de cigarettes, pellicule d’eau) venant texturer la pellicule et sculpter les silhouettes.
On le sait: avec L’Enfer, Clouzot avait l’ambition de plonger le spectateur dans la folie destructrice de son personnage principal, mari à la jalousie maladive et paranoïaque. Pour donner chair à cette idée, le cinéaste expérimente des effets spéciaux modernes (inspirés de l’art cinétique de Vasarely), met au point avec Éric Duvivier l’Héliophore, système d’animation visuel de plaques de couleurs métallisées, dessine des centaines de storyboard graphiques, travaille avec Bernard Parmegiani, compositeur de musique électroacoustique. En voyant le clip synesthésique et mental de KOMPROMAT, on se dit qu’il n’y avait pas meilleure façon de rendre hommage à l’esthétique visionnaire débordante de Clouzot. Si tout ça a réveillé en vous le désir de vous replonger dans la mythologie folle du film, on recommande chaudement Romy dans l’enfer, texte de Serge Bloomberg (Albin Michel-Lobster).
Léa André-Sarreau
Un hommage si magnétique qu’on a voulu le confronter aux rushs originaux : CLIC ICI
07h48 dans Ca tourne autour... | Lien permanent | Commentaires (0)
04h00 dans Presse - 2018, Revue Gala | Lien permanent | Commentaires (0)
Source : Regard en coulisses.com - 03 février 2020
Artistic Théâtre – 45 bis, rue Richard Lenoir – 75011 Paris.
http://www.artistictheatre.com
Jusqu’au 11 mars 2020.
De William Shakespeare. Adaptation et mise en scène de Frédérique Lazarini.
Avec Sarah Biasini (Catarina), Cédric Colas (Petruchio), Maxime Lombard (Baptista), Pierre Einaudi (Lucientio), Guillaume Veyre (Tranio).
Profondément insoumise, résolument moderne avant la lettre, La Mégère apprivoisée revendique le droit à la parole et à une certaine liberté. Ici, l’histoire (mi-contemporaine, mi-élisabéthaine) se noue, autour d’un cinéma ambulant sur la place d’un village, dans les années 50 en Italie.
Notre avis : La pièce de Shakespeare constitue un terreau fertile pour de multiples adaptations. Citons "Kiss Me", "Kate" et "La Mégère à peu près apprivoisée" dans le domaine musical. De musique, la proposition de Frédérique Lazarini n’en manque pas, puisqu’elle choisit de situer l’intrigue dans l’Italie des années 50/60 en utilisant les airs à la mode. Sa vision de l’œuvre s’avère très cinématographique puisque s’entremêlent le jeu des comédiens sur scène et celui des mêmes, accompagnés par quelques autres, sur un écran. Ce dialogue fonctionne très bien et crée une atmosphère particulière et séduisante. On se croirait presque, lors de ces projections, sur la place d’un village italien avec ces bancs disposés au sol et qui serviront d’éléments de décor multifonctions. Concentrés sur quelques personnages essentiels, cette adaptation met clairement en avant un discours féministe, la « mégère » n’étant pas forcément celle que l’on croit. Dans le rôle-titre, la superbe Sarah Biasini irradie littéralement et offre une Catarina bien plus subtile que l’originale. Ses partenaires, au diapason, offrent au spectateur de nombreuses occasions de rire, mais aussi de s’interroger sur la nature des relations humaines. Si chacun s’accorde à dire que Shakespeare est un immense auteur, l’adapter avec cette verve et cette finesse mérite d’être souligné.
09h07 dans Thea-2020-Mégère | Lien permanent | Commentaires (0)
Source : Theatrauteurs.com - 03 février 2020
Personne bien sûr, n'a oublié le couple : Taylor-Burton. Par conséquent, Frédérique Lazarini parfaitement consciente de cet écueil se devait d'aborder le thème différemment.
D'abord, elle a choisi de recentrer l'action sur 5 personnages - ô combien essentiels ! - tout en élargissant la forme d'expression en utilisant le langage cinématographique de façon ponctuelle et en multipliant les clins d'oeil en direction des années 50-60 porteuses de talents comme ceux d'un Fellini, d'un Comencini ou d'un Vittorio De Sica ... Voilà pour l'atmosphère et il est évident que nous sommes bel et bien en Italie, là où le soleil exacerbe les passions.
Catarina a le menton carré et le front obstiné de Sarah Biasini qui incarne superbement cette rebelle passant aux yeux de tous pour une mégère ! Cedric Collas campe de façon surprenante ce Petruchio à l'allure féline. Sa souplesse et sa détermination font de lui un grand fauve mais il fallait bien cela pour affronter la tigresse annoncée… Baptista, ce père aimant mais respectueux des conventions ( à l'époque l'aînée devait obligatoirement se marier avant la cadette ) résume à lui seul le tempérament méridional dans toute sa splendeur. Maxime Lombard nous fait croire par instants que le grand Raimu est ressuscité tant il prête à ce rôle de rondeur et d'impact.
Lucentio (Pierre Einaudi) amoureux de Bianca, la soeur cadette laquelle ne saurait " brûler les étapes " est le prétendant idéal du moins à ce stade. Enfin, le valet débrouillard (Tranio) sous les traits de Guillaume Veyre intervient dans le plus pur style de la comédie italienne. Voici donc une humoristique guerre des sexes où peut-être le vainqueur ne sera pas celui que l'on croit mais en aura du moins toutes les apparences après une alternance de victoires et de défaites.
Ce, jusqu'à la morale de l'histoire bien sûr qui à l'époque actuelle peut nous paraître surprenante !
Scènes jouées en direct et scènes filmées se succèdent faisant parfois la liaison entre l'ancien temps et le nouveau nous déplaçant d'un lieu à l'autre, d'une place publique au huis-clos du mariage où le drame prend souvent des allures burlesques.
Le spectateur surpris, un peu dérouté au démarrage de la pièce se prend peu à peu au jeu brillant des interprètes et à la hardiesse avec laquelle ce classique nous est présenté. Bousculés mais séduits, nous ne pouvons que suivre et finalement adhérer.
Bravissimo !
Simone ALEXANDRE
08h49 dans Thea-2020-Mégère | Lien permanent | Commentaires (0)
Source : L'express.fr - Blog "L'écharpe rouge" - 03 février 2020
Il est audacieux, voire téméraire, aujourd’hui, de raconter une histoire où le mâle triomphe. Parce que le mâle, c’est le mal. C’est pourtant ce que les Artistic Athévains proposent avec "La Mégère apprivoisée", comédie de jeunesse de William Shakespeare, écrite en 1594, quand l’oeuvre du grand Will est encore marquée par l’esprit méditerranéen. Consciente de son culot à dire qui doit porter la culotte, la troupe s’offre de tenter une étrange expérience.
Esthétique, d’abord. La scène est une sorte de cinéma en plein air, on est dans l’Italie de la « dolce vita », de Cinéma Paradiso, un peu celle de Fellini. Un décor qui lutte pour imposer sa chaleur toute adriatique dans le vaste cube bétonné des lieux. L’action se déroule entre Vérone et Padoue, c’est Goldoni que Shakespeare nous annonce, celui des Rustres, ces Rusteghi que leurs femmes finissent par confondre et mater. Du linge pend sur un fil, des bancs de bois clair s’alignent devant un écran où l’on voit se dérouler une partie de l’histoire. La terrible Catarina trouvera-t-elle un époux, ce qui permettra à sa cadette Bianca de se marier à son tour ?
Expérience intellectuelle, presque politique, ensuite : Shakespeare est-il un auteur machiste ? Veut-il, au contraire, dénoncer en creux les mariages où le père décide pour ses filles ? Entend-il seulement nous distraire par une farce ménagère? C’est cela qui est formidable avec Shakespeare : il nous donne matière à interrogation, mais si l’on ne souhaite pas se triturer les méninges, il nous réjouit simplement, par ses histoires.
À la fin de la pièce, l’héroïne lit un texte de Virginia Woolf, rendant hommage à la sœur de Shakespeare, qui n’a pas existé et n’aurait pas pu faire sa carrière… Les temps changent, l’égalité homme-femme progresse, et c’est tant mieux. Reste le sens de la comédie, maîtrisé par Shakespeare, et sa peinture des caractères. Les amants ingénieux, Bianca, petite fille pas si modèle, Petruchio, mari faussement brutal et vraiment subtil, une Mégère plus effarouchée par la vie que féroce avec les autres… Que cela est bien troussé, toujours drôle et éloquent 500 ans plus tard!
Sarah Biasini, comme toujours, est engagée et généreuse, elle défend son personnage avec fougue et grâce. Face à elle, Cédric Colas, excellent jadis, dans le même théâtre au service de Vaclav Havel, est un Petrucchio puissant et gymnique: le duo fonctionne ! On rêve de voir ce spectacle en plein air, un soir d’été, dans un festival baigné de l’envie d’amour. Il prendrait alors toute sa force de séduction et d’ivresse.
Christophe Barbier
08h41 dans Thea-2020-Mégère | Lien permanent | Commentaires (0)
Source : Paris Match.com - 03 février 2020
Il y a 40 ans, Bertrand Tavernier rendait un hommage vibrant au talent de Romy Schneider... Avec Rétro Match, suivez l’actualité à travers les archives de Paris Match.
«Tragédienne étonnante, elle ne fabrique pas l'émotion, ne la truque pas. Elle la recrée de très loin, de très profond, comme ces vagues immenses qui secouent la mer».
En 1980, Bertrand Tavernier dresse, pour Match, un portrait vibrant de Romy Schneider. Le cinéaste vient de tourner « La mort en direct » avec l’actrice. Romy, de son côté, vient d’être nommée pour le César de la meilleure actrice pour sa performance dans «Clair de femme» de Claude Sautet. «Ce jeu lyrique et ample me semble exiger des comparaisons musicales», dit encore Tavernier. «Claude Sautet parle de Mozart, à propos de Romy. Moi, j'ai envie d'évoquer Verdi ou Mahler».
À cette occasion, Romy Schneider retrouve, le temps d'une photo pour Match, l'appartement de Coco Chanel. «La terrible et séduisante Mademoiselle, rappelle alors notre magazine, avait, la première, deviné la fulgurante carrière de la jeune comédienne».
Voici le portrait de Romy Schneider par Bertrand Tavernier,
publié dans Paris Match le 1er février 1980
08h37 dans Revue Paris Match | Lien permanent | Commentaires (0)
Source : BFM TV - 1er février 2020
13h09 dans Thea-2020-Mégère | Lien permanent | Commentaires (0)