Source : Anne Théâtre Passion - 18 mars 2014
Attention : Spoilers !
Texte français de Pierre Laville et mise en scène de Gilbert Pascal Avec Sarah Biasini et Benoît Solès
Trois séquences, trois destins, trois crimes impunis…
Première histoire : Afin de sauver son emploi, un homme nous raconte comment il a su «attendrir» ses responsables et éviter ainsi un licenciement… Sa femme et sa belle-mère étant parties au supermarché, il reste à la maison pour garder Emma leur petite fille de quelques mois. Elle dort dans le grand lit de ses parents, sous les couvertures. Lui se prélasse sur le canapé du salon en regardant la télé et s’endort. Le drame, il n’a pas entendu les pleurs d’Emma qui s’est étouffée sous les couvertures et le lourd édredon qui recouvrait le lit.
Il raconte l’enquête, le flic qui le questionne, et puis le retour au bureau, les collègues compatissants. Et puis, tout rentre dans l’ordre, il a sauvé sa peau, quatre de ses collèges sont licenciés, dont la femme qu’il ne supportait pas et dont il craignait qu’elle le remplace. Un jour en prenant un verre avec un de ses amis, il apprend la vérité, Emma serait encore en vie, lui ne l’aurait pas regardé mourir sans rien faire.
Deuxième histoire : Elle est rieuse la jeune femme qui se raconte, elle nous avoue son admiration envers son professeur, elle avait 13 ans et flattée qu’il l’a remarque. Un jour il la séduit, elle l’aime, elle est heureuse. Quand elle lui annonce sa grossesse, il le prend parfaitement bien, il est heureux.
Elle ne dira rien à ses parents, elle lui fait la promesse que jamais elle ne dira qui est le père de son enfant. Et puis quelques mois plus tard, elle apprend par hasard qu’il a quitté l’université sans la prévenir. C’est un choc pour elle. Elle retrouvera sa trace quelques années plus tard, leur fils a grandi, c’est un adolescent.
Il sera heureux de le rencontrer, il est marié mais sans enfant. Sa vengeance ? elle provoquera l’électrocution de leur enfant, c’est un accident, il écoutait de la musique avec ses écouteurs dans la baignoire.
Dernière histoire : un couple se trémousse sur la piste de danse, jolie blonde pas futée mais très amoureuse et lui beau regard, mince, ils sont ensemble depuis quelques temps. Ils ont fait une virée avec des copains et se retrouvent à Manhattan au Plazza.
La fête bat son plein, ils sont éméchés, et les filles de leur côté se reposent dans leur chambre, tandis que les trois garçons sortent prendre l’air dans un jardin, ils surprennent deux hommes enlacés, le dégoût et la rage leur donnent une idée atroce, le premier garçon tend un piège et donne le signal de la curée à ses deux copains.
Ils frappent et laissent l’homme sur le carreau, ils retournent à l’hôtel comme si de rien n’était, la jolie blonde retrouvera dans son verre, l’anneau volé par son fiancé à l’homme qu’ils ont tué. Elle ne se rend compte de rien, et les trois hommes ne dévoileront jamais leur forfait.
Trois histoires, denses, dures, dites avec talent par Sarah Biasini et Benoît Solès, ils vivent le texte si intensément que ça fait froid dans le dos.
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