Source : Ah ça ira, ça ira, ça ira - 02 mai 2009
Marie est assise dans le cabinet de son médecin. La caméra fixe son visage tendu qui retient des larmes. Elle explique qu’elle veut avorter : «je vis avec quelqu’un, enfin, il a 42 ans, je peux pas l’expliquer dans une phrase, mais.. je vais le quitter». Elle a 39 ans et est maman d’un fils de 16 ans d’un premier mariage. Sa vie sentimentale est perturbée par l’attitude de Serge, son compagnon (interprété par Claude Brasseur), qui ne s’intéresse plus à elle.
Elle lui écrit une lettre : «Serge, avant que tu partes j’attendais cet enfant, maintenant je ne l’attends plus. Si je fais cela sans t’en parler c’est parce que je ne savais pas comment te dire que toi aussi je t’attendais, et que je ne t’attends plus. Demain quand tu reviendras, je n’irai pas chez toi, et je te demande de ne pas venir chez moi, de ne pas m’appeler. Ce ne sont pas tes voyages tout le temps et pour rien qui t’ont éloigné de moi. Depuis longtemps c’est justement quand nous sommes ensemble que tu me manques le plus. Je n’étais peut-être pas assez à toi ? avec mon travail, mon fils, ma vie. Au début tu disais tellement qu’on doit aimer les gens comme ils sont, et non comme ils doivent être. Je le croyais aussi, mais tu n’y arrives pas, et moi non plus je n’y arrive pas. Maintenant cet enfant était devenu comme un silence entre nous Serge, alors je me suis défaite de lui comme je me défais de toi. J’essaye de te l’écrire, essaye de le comprendre.»
Elle s’éloigne de lui. Il encaisse mal le coup, mais finit par se rendre à l’évidence. Grâce à ses amies de travail, elle s’émancipe, profite de la vie, s’intéresse aux personnes autour d’elle, et renoue avec un ancien amour interprêté par Bruno Crémer. Elle tombe enceinte de lui, et décide, cette fois, de garder le bébé, mais sans le lui dire.
L’histoire est simple, tellement simple qu’elle a à priori tout pour déplaire et devenir ennuyante. C’est sans compter sur la qualité d’interprétation du trio Romy Schneider, Bruno Crémer et Claude Brasseur qui crève l’écran et rend l’histoire démesurément intéressante.
Et puis il y a le travail effectué par le réalisateur Claude Sautet sur le visage de Romy Schneider. Il est de toutes les scènes, et invite le spectateur dans les pensées du personnage principal, lui fait partager ses émotions. Il crée des séquences d'une intensité inattendue.
Le film souligne les relations ambiguës entre travail, destin personnel et amour. L’histoire de Marie témoigne de l’importance de l’activité professionnelle pour toute personne, et notamment pour une femme. Dans son cas, c’est grâce aux gens de son travail que Marie trouve un soutien dans ses moments douloureux.
C’est une réflexion sur la vie à travers une femme qui remet beaucoup de choses en questions : «je me fais rire quelque fois. J’arrive pas à avoir un homme et un enfant en même temps. Plus ça va plus je me dis que c’est pas grave. Mais je sais bien qu’avoir un enfant c’est quelque chose de grave. Quand je te dis que je veux le garder, je me demande si c’est pas lui qui me garde. Je sais pas ce que je fais avec ma vie…»
Un si beau césar de la meilleure actrice pour Romy Schneider dans ce rôle.
Xavier Le Garrec
Un beau rôle pour Bruno Kremer qui vient de nous quitter..
Rédigé par : Clô | 13 mars 2012 à 14h19
Ben... En fait, Bruno Cremer nous a quitté en août 2010 !!
Cordialement,
IR
Rédigé par : Inoubliable Romy (the big chef d'ici...) | 13 mars 2012 à 22h43