Source : Welt on line.de - 03 août 2008
NDLR : Traduction sous toute réserve. Merci de votre compréhension.
Konstantin Prince de Bavière a, en 1961, une interview exclusive avec Romy Schneider de "Sissi", Visconti et Alain Delon.
Entre le succès à la scène à Paris et un nouveau tournage à Rome, Romy Schneider et Alain Delon son fiancé ont pris quelques jours de vacances sur la Riviera italienne. Pour des raisons fiscales, je jeune acteur à grand succès français à élu domicile à Monaco. Ces jours-ci, on voyait le jeune couple faire ses achats ici. Mais tous deux doivent retourner bientôt à Rome. Alain Delon y tourne "L'Eclipse" sous la direction d'Antonioni. De son côté, Romy Schneider tourne, également à Rome, "Boccace 70" avec le metteur en scène Luchino Visconti un sketch du film : «Le Travail». Visconti avait également mis en scène la pièce "Dommage qu'elle soit une putain", dans lequel Alain Delon et Romy Schneider ont triomphé à Paris. C'est à cela que se rapporte Konstantin, prince de Bavière, dans les premiers instants de son interview avec Romy Schneider, qu'il a pu voir à Monte-Carlo.
Welt am Sonntag : Comme vous avez changé ! "Sissi", cette chose mignonne que l'on a tous vu, chez nous ou au cinéma, a disparu. Aujourd'hui, vous êtes pour tout le monde «Annabelle», qui possède un petit visage pâle, un costume strict renaissance, et des pas rapides et gracieux, provoquant le destin et aux gestes soulignés dans les scènes difficiles.
Mais, comment êtes-vous dans la vie ? Décrivez-vous donc une fois la manière dont Romy se voit dans le miroir.
Romy Schneider : Vous m'en demandez trop. Je ne peux pas me regarder dans le miroir et me décrire en même temps. C'est possible pour un écrivain - et je suis juste une femme.
Welt am Sonntag : Dans quels vêtements voudriez-vous êtes présentée désormais aux anciens admirateurs de "Sissi" ?
Romy Schneider : S'il vous plaît, laissez-moi un peu de temps pour répondre. "Sissi" est révolu, comme vous le dites vous-même et comme je le sais bien. Je traverse une période de changement qui va très loin. Je sais ce que j'ai laissé derrière moi. Ce que je serai demain, je le saurai demain, ce n'est pas encore clair...
Welt am Sonntag : Luchino Visconti vous dirige tous les soirs sur les planches, est-ce que la scène signifie autre chose pour vous ?
Romy Schneider : Depuis que je suis sur les planches où m'a dirigé Visconti, je sais que c'est le monde auquel j'appartiens. Cela ne signifie absolument pas que j'oublie le cinéma...
Welt am Sonntag : On dit d'une actrice que, une fois qu'elle est devenue une véritable actrice on n'arrive plus à distinguer la réalité du jeu ?
Romy Schneider : La question est plutôt inquiétante. Je dirais, qu'il serait trop fatiguant pour moi de jouer ainsi dans la vie.
Welt am Sonntag : Bon, laissons de côté tout ce dont vous ne souhaitez pas parler. Je tiens également à oublier, moi aussi, que durant vos jeunes années de "Sissi", protégée par votre maman et collègue Mme Magda Schneider, vous avez dit: "Je suis une adulte, désormais !"
Avez-vous pris conscience qu'une actrice allemande ne peut exister que si elle parle français devant le difficile public parisien ?
Romy Schneider : Il m'est difficile de répondre à cette question : il ya le trac - et aussi le plaisir. Un peu comme quand, à Paris, ma chambre de malade était pleine de fleurs. Entre nous, et plus silencieusement, bien sûr que je le sais.
Welt am Sonntag : Et comment allez-vous réussir à passer la barrière de la langue ?
Romy Schneider : Dans une autre langue, on arrive à parler ou on n'y parvient pas.
Welt am Sonntag : Après votre expérience avec le public allemand, croyez-vous que le public français est vraiment si différent ?
Romy Schneider : Très différent ! A quoi est-ce dû ? Si je devais y répondre, mes vacances à Monaco serait terminées !
Welt am Sonntag : Alors est-ce faute d'une meilleure compréhension ou par convenance, que les producteurs affirment ne pouvoir produire que ce que la masse exige ?
Romy Schneider : C'est simplement très dangereux ! Voulez-vous, justement, que je rompt définitivement tout contact avec les producteurs allemands ?
Welt am Sonntag : Voulez-vous revenir ?
Romy Schneider : Cela arrive ! Comment trouver le temps ?
Welt am Sonntag : Que tenez-vous dans votre main, Romy?
Romy Schneider : Les clefs de la voiture d'Alain. Je ne veux pas qu'il se perde au paradis, sinon nous arriverions trop tard à Rome et nos deux carrières seraient à l'eau !
Extrait de l'interview du 16 juillet 1961
Merci beaucoup pour la traduction.
Rédigé par : Fab35 | 17 avril 2009 à 18h58