Nous nous sommes tant haïs |
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Sarah est Marie...
Sarah nous est apparue comme le symbole idéal de cette Europe, elle dont la mère était Autrichienne d’origine allemande, et le père Français, d’origine italienne. Sarah avait d’autre part l’âge du rôle. Elle est d’une très grande humilité, très attentive et à l’écoute. Elle absorbait tout ce que je lui disais et a réussi à être au plus juste, au plus près du personnage. Dans la vie, Sarah dégage une joie de vivre et une force formidables.
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Pawel Delag est Jürgen...
Pawel est un acteur polonais très connu dans son pays, notamment grâce à son rôle principal dans l’adaptation de la série un gars, une fille. En dînant pour la première fois en face de lui, Dominique Antoine et moi-même avons rapidement eu la certitude que ce n’était pas le rôle de Ludwig, l’ami de Jürgen, qu’il devait jouer, mais bien Jürgen en personne ! Pawel n’en croyait pas ses oreilles. Il était fou de joie qu’on lui fasse un tel cadeau. Mais ce fut une réelle performance pour cet acteur charismatique, de jouer en français.
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Bernard-Pierre Donnadieu est Jean Monnet... Grand militant des rapprochements européens
Monnet est un autodidacte. Né le 9 novembre 1888 à Cognac, fils de négociants, il quitte le lycée à 16 ans. Son père l’envoie faire du commerce en Angleterre, ce qui est assez rare à l’époque. Il y apprend l’anglais et se frotte à la culture britannique. Très tôt, il s’intéresse à la vie politique et dès la guerre de 1914-1918, milite pour le rapprochement avec les Américains et les Anglais. Un objectif qu’il poursuit d’ailleurs durant la Seconde guerre mondiale, puisqu’il réussit à convaincre Churchill, bien avant l’appel du 18 juin, que la France et l’Angleterre doivent unir leurs forces pour combattre les Allemands. Il est alors envoyé avec De Gaulle en mission auprès du gouvernement français réfugié à Bordeaux. Mais leur initiative échoue de peu. A la demande du président Paul Reynaud, le maréchal Pétain prend, le 16 juin 1940, la direction du gouvernement et appelle à cesser le combat. Après la guerre, Jean Monnet est nommé directeur du Commissariat au plan, organisme chargé de la gestion du plan Marshall. Européen toujours convaincu et homme de paix, c’est lui qui persuade Robert Schuman, alors ministre des Affaires étrangères, de s’engager dans l’union des états européens, un projet dont rêvait déjà Kant ou Victor Hugo. Pour interpréter Jean Monnet, Dominique Antoine et moi-même n’avons jamais pensé à un autre comédien que Bernard-Pierre Donnadieu, qui est pour moi l’un des plus grands acteurs français. Au delà de la ressemblance physique — ils ont à peu près la même carrure — et de leur côté terrien, Bernard-Pierre dégage, à l’image de Monnet, une grande puissance et beaucoup d’humanité.
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François Marthouret est Robert Schuman... Porte-parole exceptionnel
Pour comprendre Schuman, il faut savoir que ce Lorrain est né allemand le 29 juin 1886, puisque l’Alsace-Lorraine avait été incorporée au Reich, après la défaite française de 1870. Il grandit à Metz et fait ses études d’avocat à Bonn, Munich, Berlin ou Strasbourg et devient parfaitement bilingue. Schuman et le chancelier allemand Adenauer, homme également de frontière, puisque né à Cologne, avaient donc des origines communes qui les prédisposaient à s’entendre comme à devenir les pionniers de la réconciliation franco-allemande. Monnet a trouvé en Schuman un porte-parole tout à fait exceptionnel, et convaincu qu’une paix politique et économique entre les deux ennemis d’hier, installerait la paix en Europe, voire dans le monde, car n’oublions pas qu’en 1950, l’Occident et l’URSS sont en pleine guerre froide et que certains évoquent même un éventuel 3ème conflit mondial... La naissance de la CECA a été déterminante. Ce n’est pas par hasard si depuis plus de 50 ans nous vivons en paix. La résonnance du film est là. Le poids actuel de l’Europe lui permet aussi d’être influente sur le plan international, notamment au Proche-Orient. Enfin, le fait que deux peuples, entretiennent une union pacifique, malgré un passé commun meurtrier, sert certainement d’exemple à bien d’autres Etats. Pour jouer Schuman, j’ai choisi François Marthouret qui est un ami de longue date et un magnifique comédien.
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Christine Boisson est l'indispensable Jeanne... Jeanne est l’ancienne institutrice de Marie. Elle est la seule personne qui connaisse la vérité sur Jürgen et Pierre, la seule à qui Marie peut se confier en toute confiance, car Jeanne la comprend sans la juger. Ce personnage symbolise aussi la réconciliation, car bien qu’ayant été résistante puis déportée en 1943, elle surmonte sa douleur et prône le pardon. Sa proposition d’être le témoin de Marie à son mariage avec Jürgen en est le symbole. Un rôle tout en force et en émotion, magnifiquement interprété par la comédienne.
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