Un petit coin de paradis (infernal)
L'idée était séduisante de recréer les derniers jours de Daniel Defoe, mis à l'index, haï, quasi persécuté, dépossédé du manuscrit de "Robinson Crusoé" par un fils dénaturé ; et mourant heureux, réhabilité grâce à l'active sympathie de jeunes aficionados ayant fait venir le roi d'Angleterre à sésipiscence. Qu'importent, en effet, les entorses à la vérité historique si elles ont le fait d'un poète ? Comment, par exemple, à partir de ce point de départ, ne pas imaginer que Roxana et Moll Flanders, aidées par le colonel Jacques et la capitaine Singleton volent, reconnaissantes, au chevet et au secours de celui qui leur a donné vie ? Mais à quoi bon rêver ? Josef von Baky n'est rien moins que poète, à peine cinéaste. Ce vétéran, qui fit d'Hans Albers le baron Munschausen pendant la guerre, ne s'est pas intéressé une seconde à son travail. Hergé, par la bouche du cher capitaine Haddock, dirait qu'il n'est, mille sabords de tonnerre de Newgate, qu'un sapajou, un zigomar, un bachi-bouzouk.
C.G.
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